JEUDI 11 mars 2003
(N° 18 223)
PRIX 1E (6,56 F www.lefigaro.fr

Passions autour d’un crâne.

Fabrice Nodé-Langlois.

Pourquoi Michel Brunet a-t-il mis à l’écart le quatuor des découvreurs de Toumaï ? Réaction d’un savant de salon qui ne sortirait pas de son laboratoire ? Au contraire, le terrain, il connaît. Sans doute le paléontologue de Poitiers n’a-t-il pas digéré avoir été loin du Tchad lors de la découverte, en juillet 2001, dont il rêvait depuis plusieurs décennies. Sans doute n’a-t-il pas supporté qu’elle soit le fait d’un simple géographe, de deux étudiants et d’un chauffeur cuistot tchadien.

Le savant n’a de toute évidence pas apprécié qu’Alain Beauvilain, maître de conférences à l’université ParisX-Nanterre et coopérant relevant aussi des autorités tchadiennes, présente d’abord Toumaï à des ministres de N’Djaména, dès la fin juillet 2001, avant même qu’il ne soit étudié par des paléontologues patentés. Il a clairement désapprouvé le fait que la presse tchadienne puis Le Figaro racontent dès cet été 2001 que le crâne d’un très vieux primate avait été trouvé au Tchad, avant qu’une publication scientifique n’identifie la bête. Identification ­ un hominidé vieux de plus de 6 millions d’années ­ qui confirmait le premier diagnostic du quatuor des découvreurs.

Joint par Le Figaro, Michel Brunet s’est refusé à tout commentaire au sujet du livre, dont il n’avait pas encore pris connaissance.